Nous sommes reçus par Odette Balandraud présidente de la Société des Enfants et Amis de Villeneuve-de-Berg, dont la création remonte à 1921. Elle est accompagnée par Frédérique Fournet, archéologue du bâti, historienne et enseignante, qui mènera l’essentiel de la visite.
Premier arrêt devant la statue de Olivier de Serres pour une évocation de l’histoire de la ville, dont l’origine remonte à la fondation d’une bastide royale en 1284, à la suite d’un accord de paréage entre Philippe III et l’abbé de Mazan, dont les moines détiennent une grange en terre de Berg. Une bonne façon pour le roi de France de contrôler l’Ardèche. La ville attire vite officiers royaux, commerçants et artisans. Elle s’entoure d’une grande enceinte quadrangulaire cantonnée de tours et seulement
percée de quatre portes, pour se protéger des bandes de pillards, en particulier lors de la Guerre de Cent Ans. Du château primitif, ne subsiste que la haute tour qui sert de clocher à l’église paroissiale.
Bien que troublée par les conflits entre protestants et catholiques, Villeneuve devient prospère, surtout au XVIIIe s. où elle est le siège d’une sénéchaussée. Elle est la capitale administrative et judiciaire du Bas-Vivarais, dépendante de l’intendance de Montpellier.
Cette période a laissé quelques beaux hôtels particuliers comme l’Hôtel du sénéchal, l’hôtel de Barruel des Astars, l’hôtel Nicolay-Barjac, dont certains avec de magnifiques balcons en fer forgé, que nous verrons au cours de notre déambulation à travers la cité. La Grand Rue est la plus remarquable.
Nous aurons droit à une visite détaillée de l’église Saint Louis, profondément remaniée, avec un beau rétable baroque dans le bas-côté droit encadrant une Piéta, un autre au fond du chœur, en bois sculpté, peint et doré, plus classique, enserrant une peinture évoquant la mort de saint Louis. En 1789, c’est dans cette église qu’eurent lieu les Etats généraux des députés du Bas-Vivarais. Nous verrons encore les maisons des deux personnalités natives de Villeneuve.
Celle d’Olivier de Serres (1539-1619), reconnu comme père fondateur de
l’agronomie moderne grâce à son œuvre maîtresse, le Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs, publié en 1600. Étonnamment, elle est ornée d’une statue de la Vierge ?
Celle du pasteur et historien Antoine Court (1695-1760), considéré comme le restaurateur du protestantisme en France après la période des persécutions de Louis XIV.
Puis nous terminerons par la Maison du Roy, l’actuelle Mairie, qui fut le siège du baillage, puis de la sénéchaussée, avec sa salle de justice, aujourd’hui salle des mariages, et ses prisons.
Un grand merci à Odette Balandraud et à Frédérique qui ont su nous faire partager leur passion pour cette cité royale qui a profondément marqué, pendant plusieurs siècles, l’histoire du Bas-Vivarais. De nombreuses affaires locales y ont été jugées en son tribunal.
