30 juillet 2025

Gagner Beaucaire en voiture n’a pas été simple. Beaucoup de circulation et de nombreux travaux sur la route. Nous sommes trente-trois.
On se retrouve à la maison du Tourisme, un remarquable bâtiment du XVe s., où nous attend notre guide conférencière, Christine Berthon.

Nous rentrons tout de suite dans le sujet par un commentaire d’une gravure accrochée dans le hall représentant la Foire de Beaucaire dans la seconde moitié du XVIIIe s.
Beaucaire était alors l’une des plus importantes places marchandes et financières de l’Europe. La Foire de la Madeleine, comme on l’appelait, avait lieu en juillet, elle pouvait accueillir près de 90 000 visiteurs jour provenant de toutes les parties de l’Europe et du bassin méditerranéen. De sorte que la Foire a profondément marqué l’histoire économique et architecturale de la ville. De nombreux édifices publics, religieux et privés en attestent l’importance.
Une splendeur immortalisée aussi par de nombreux écrivains.

On poursuit par la visite de la « Place vieille » où l’on traitait des affaires publiques et où l’on dressait des cabanes pour les marchands étrangers pendant la Foire. Une belle place ombragée, pleine de charme. Elle est aujourd’hui occupée par l’image du Drac, figure emblématique de la ville et de son fleuve. Un dragon vivant dans le Rhône, pouvant se rendre invisible, attirant les enfants dans les eaux pour les dévorer.

C’est ensuite la remontée de la rue de la République comptant de splendides hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIIe s. : l’hôtel des Margailliers avec ses atlantes en façade, l’hôtel de Clausonnette avec au fond de sa cour une « chinoiserie », une fine tourelle coiffée en pagode.


On voit plus loin La Collégiale Notre-Dame-des Pommiers arborant une impressionnante façade baroque, ouvrant sur un édifice volumineux capable d’accueillir près de 10 00 personnes pendant la Foire.
Sur la place Georges Clémenceau, l’Hôtel de Ville est une autre merveille architecturale avec sa loggia, son attique décoré aux armes de Louis XIV, et son grand escalier. En face, l’hôtel de
Fermineau
, dans le style Renaissance, longtemps occupé par des Ursulines.
On voit encore l’église Saint Paul, de style gothique provençal, plutôt austère.
Nous terminons la matinée par un clin d’œil au port de plaisance, point de départ du canal du Rhône à Sète, construit au XVIIIe s. et achevé au XIXe s. Une bulle de fraîcheur dans la ville.
Le repas est pris dans les jardins à l’Auberge L’Amandin. Un excellent moment, autour de plats soigneusement préparés et un accueil sympathique. Corinne a vraiment bien choisi.
L’après-midi est consacré à la forteresse, perchée sur un éperon rocheux, en bordure du Rhône. Remontant au XIe s., elle a connu trois sièges, dont l’un lors de la croisade albigeoise. Elle est rattachée à la couronne de France sous le règne de saint Louis. Le site présente des pans importants de l’enceinte, une porte à bossages, une chapelle castrale de style roman et un magnifique donjon de plan triangulaire en haut duquel on profite de la vue sur l’ensemble de la cité et ses environs, le Rhône et en face le château de Tarascon.

Une vraie découverte de cette ville, particulièrement réussie. De nombreuses informations sur sa Foire si célèbre, qui tint ce rôle jusqu’à l’avènement du chemin de fer.
Un grand merci à notre guide, toujours aussi passionnante, qui sait séduire son auditoire en allant à l’essentiel et en accompagnant ses commentaires de textes fort bien choisis, tout en répondant volontiers aux questions.

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